Entretiens des implants : Les fondamentaux pour prévenir des maladies péri-implantaires

S’ASSURER DE LA RÉUSSITE DE L’IMPLANT

Il est important de garder à l’esprit que le traitement de l’implant commence avant même la mise en place effective de celui-ci.

Premièrement, il faut décider si la rééducation avec implants dentaires est la meilleure option de traitement pour cette personne spécifique.

Deuxièmement, il faut être assuré que la thérapie de soutien peut facilement être mise en place. Il est essentiel d’informer le patient de la nécessité d’un entretien à vie et d’un contrôle optimal de la plaque, ainsi que des risques potentiels. 

Dès lors, les bases d’un traitement réussi sont déjà posées à ce stade.

Le traitement de l’implant commence avant même la mise en place effective de celui-ci

PRÉVALENCE DES MALADIES PÉRI-IMPLANTAIRES

Le simple fait de placer un implant dans l’environnement buccal pose un risque de développement de la maladie en raison de la formation d’un bio-film à la surface de l’implant. 

La maladie péri-implantaire est un terme collectif qui désigne la mucosite péri-implantaire, une lésion inflammatoire qui réside dans la muqueuse péri-implantaire, et la péri-implantite, une affection impliquant également l’os de soutien. 

Au niveau des patients, la prévalence de la mucosite péri-implantaire serait comprise entre 18,5 et 74,2%, et le chiffre correspondant pour la péri-implantite étant compris entre 8 et 28%. 

L’incohérence des chiffres de prévalence entre les études serait due aux différences dans la conception de l’étude et les définitions de la maladie.

UNE MAINTENANCE PERSONNALISÉE EST CRUCIALE

La prévention du développement de la maladie ou de la récurrence de celle-ci doit toujours être l’objectif premier d’un programme de maintenance.   

Un tel programme doit être adapté individuellement au profil de risque du patient, qui doit également être réévalué au fil du temps. Une mauvaise hygiène buccale et le tabagisme sont maintes fois cités comme facteurs de risque de développement d’une maladie péri-implantaire. 

Les antécédents de parodontite et de parodontite en cours sont également considérés comme des facteurs de risque, bien que les patients traités avec succès pour une parodontite qui adhèrent à un programme d’entretien parodontal ne soient pas automatiquement classés comme patients à risque. 

Les autres facteurs de risque sont le ciment résiduel sous-muqueux, un diabète mal contrôlé, et le fait de posséder plus de trois implants dentaires.

Il n’y a pas de consensus sur l’intervalle idéal entre les visites de rappel pendant la phase de maintenance. L’intervalle optimal diffère évidemment du profil de risque du patient ainsi que de sa capacité à effectuer des soins bucco-dentaires à domicile conformes aux recommandations. Bien que l’éducation du patient commence déjà avant la pose de l’implant, il est de la plus haute importance de veiller à ce que l’éducation soit contrôlée tout au long du programme de maintenance, en association avec le coaching.

ÉVALUER LE NIVEAU D’HYGIÈNE ORALE

Lors de la visite d’entretien, il est très important d’évaluer le niveau d’hygiène orale du patient et de rechercher les signes de maladie tels que rougeurs et gonflements, ainsi que des saignements à l’examen, ce qui, selon plusieurs sources, est un paramètre clé pour le diagnostic de la mucosite péri-implantaire. 

La détection des signes précoces de la maladie péri-implantaire est une préoccupation majeure pour éviter la progression de la maladie. La mucosite péri-implantaire est une maladie réversible, mais si elle n’est pas traitée, elle peut évoluer vers un cas de péri-implantite beaucoup plus difficile à traiter.

Le traitement de la mucosite péri-implantaire consiste en un débridement mécanique de la surface de l’implant, en un renforcement de l’hygiène orale et, éventuellement, en un traitement adjuvant par rinçage antiseptique.

FACTEURS DE RISQUE ET DE RÉUSSITE

Le contrôle de la formation de bio-film à la surface des implants revêt une importance capitale pour la santé péri-implantaire. 

Selon des études, une mauvaise hygiène orale est considérée comme l’un des facteurs de risque les plus critiques pour le développement d’une maladie péri-implantaire, alors qu’un contrôle efficace de la plaque est l’un des facteurs les plus importants du succès et de la prévisibilité du traitement péri-implantaire. 

Il semble également qu’une réaction inflammatoire plus intense se produira dans la muqueuse péri-implantaire en raison de l’accumulation de plaque autour des implants, par rapport à la réaction tissulaire résultant de l’accumulation de plaque autour des dents naturelles. 

Les études chez l’animal montrent également que la lésion sera plus grave dans la muqueuse péri-implantaire que dans le tissu entourant les dents naturelles.

GUIDER LE PATIENT VERS SES PROPRES SOINS

Pour répondre aux différents besoins en matière d’hygiène orale, un large éventail de dispositifs de nettoyage est disponible sur le marché. Des brossettes inter-dentaires de taille adéquate ou du fil dentaire sont recommandés pour la zone inter-implantaire. 

Pour les autres zones, il est recommandé d’utiliser une brosse à dents régulière en combinaison avec des brosses spéciales en fonction des besoins du patient. Il incombe au thérapeute de guider le patient vers les dispositifs les plus appropriés, d’éduquer le patient sur leur utilisation et de s’assurer que celui-ci maîtrise la technique. Après cela, il appartient au patient d’effectuer les soins buccaux quotidiens à domicile, conformément aux instructions du praticien.

Il convient de souligner combien il est important que le patient connaisse le rôle d’une bonne hygiène buccale pour la santé future de l’implant et le succès du traitement. La sensibilisation de la responsabilité du patient à l’égard d’un résultat positif doit faire partie intégrante de son éducation. Afin de faciliter le contrôle de la plaque par le patient, la suprastructure prothétique doit être conçue de manière à permettre l’accès afin de pouvoir nettoyer autour des implants. Si ce n’est pas le cas, il est recommandé de modifier la suprastructure.

Compte tenu de tout cela, il est évident que le patient est fortement dépendant du praticien et d’un programme d’entretien bien conçu. Dans une population atteinte de mucosite péri-implantaire, les recherches montrent que l’incidence de la péri-implantite est élevée chez les personnes non inscrites à un programme d’entretien. 

Un programme de maintenance bien conçu incluant une éducation du patient est donc une condition préalable à la prévention du développement et de la progression de la maladie.

CONCLUSION

Le remplacement des dents manquantes par des implants dentaires est un traitement bien établi et reconnu. 

La prévention des maladies est fondamentale pour créer les meilleures conditions de traitement, et le résultat à long terme dépend de plusieurs facteurs, mais surtout du contrôle du bio-film. 

Le patient compte sur une formation professionnelle, sur le maintien de la qualité et sur le contrôle de la plaque effectué par ses soins, ce qui ouvre la voie aux avantages d’une réhabilitation d’implant durable, idéalement à vie.

Source : Cet article vous est proposé par le Dr Anna Nilvéus Olofsson (Suède) de TePe