Complémentaires santé : toujours 20 % de frais de gestion

La Drees a publié le 20 décembre son rapport annuel sur la situation financière des complémentaires santé. En 2018, elles reversent 80 % de leurs cotisations aux assurés. Ces prestations sont en hausse 2,1 % sous l’effet des contrats collectifs, en particulier pour l’optique et les soins dentaires.

1) Explication.

En 2018, comme en 2017, les organismes reversent aux assurés 80 % de leurs cotisations sous forme de prestations. Les contrats collectifs offrent un meilleur retour sur cotisations (85 %) que les contrats individuels (73 %). Ce sont les institutions de prévoyance qui offrent le meilleur retour sur cotisations (85 %), devant les mutuelles (79 %) et les sociétés d’assurances (75 %). « Cette hiérarchie entre les trois familles d’organismes s’explique par le poids que représentent les contrats collectifs dans leur activité », explique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Si donc 80 % des cotisations sont reversées en prestation ; où vont les 20 % restants ? En frais de gestion beaucoup et pour leurs profits un peu. Les charges de gestion sont plus faibles en collectif (18 %) qu’en individuel (22 %).

C’est pourquoi les institutions de prévoyance affichent les charges les plus faibles (16 %), devant les mutuelles (20 %) et les sociétés d’assurances (22 %). Et la nature de ces frais est différente entre les familles d’organismes. « Les mutuelles se caractérisent par des frais liés à la gestion courante des contrats et des systèmes d’information plus élevés tandis que les sociétés d’assurances se distinguent par des frais plus importants liés à la publicité, au marketing et à la rémunération des intermédiaires », note la Drees. Si le rapport entre prestations et charges de gestion n’a pas varié, le montant des prestations versées aux assurés à lui crû de 1,2 %. Les organismes complémentaires ont remboursé 29,6 milliards d’euros en 2018 après 29 milliards en 2017. « L’augmentation des prestations est plus élevée que lors des quatre années précédentes (+ 2,1 % en 2018 après 1,1 % en 2017 et 1,8 % en 2016).

Cette hausse s’explique principalement par celle des prestations en collectif (+ 612 millions d’euros) », explique le rapport. Et comme les dépenses prises en charge par les organismes complémentaires ont crû plus rapidement que l’ensemble de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), la part des organismes complémentaires dans le financement global de la santé atteint 13,4 % en 2018, après 13,1 % en 2017. « Cette dynamique en 2018 concerne en particulier les postes d’optique et de soins dentaires, détaille encore le rapport. En 2018, les organismes complémentaires financent 74,2 % de la dépense en optique et 42,2 % des soins dentaires. La hausse de la prise en charge sur ces postes serait une conséquence de l’augmentation de la part des contrats collectifs dans la mesure où ces derniers ont un meilleur retour sur cotisations. » Des taux de prise en charge appelés à évoluer avec la mise en la place la réforme « 100 % santé » cette année.

2) Toujours plus de concentration du marché.

Côté profits, les organismes complémentaires ont dans leur ensemble dégagé 436 millions d’euros d’excédents, soit 1,2 % des cotisations collectées en 2018. Un montant quasi équivalent à celui de 2017. Pour les mutuelles et les sociétés d’assurances, le résultat est excédentaire, mais pas pour les institutions de prévoyance dont le déficit continue de se réduire en 2018 (158 millions d’euros en 2018 contre 195 millions en 2017). Enfin, en 2018, 455 organismes exercent une activité de complémentaire santé, relève la Drees. Soit 326 mutuelles, 103 sociétés d’assurances et 26 institutions de prévoyance.

C’est 19 organismes de moins qu’en 2017. Le nombre de mutuelles a été divisé par cinq depuis 2001 et celui des institutions de prévoyance par deux. En revanche, le nombre de sociétés d’assurances a peu baissé durant cette période. La concentration du marché se poursuit donc. Désormais, les vingt plus grands organismes concentrent, à eux seuls, un peu plus de la moitié du marché en matière de cotisations collectées et les cent plus grands en détiennent 90 %.

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