Évaluation des risques professionnels : Le Poste de Plâtre

Introduction :

L’évaluation des risques professionnels est une obligation légale qui vise à initier un travail de prévention dans les entreprises.

Cette évaluation est réalisée à l’aide du DOCUMENT UNIQUE. Ce dernier n’est pas formalisé mais doit revêtir une forme pratique et adaptée à la profession.
Le premier travail à faire est le découpage en UNITÉ DE TRAVAIL.

Dans les articles précédents nous avons étudié les unités de travail suivantes : les postes de mise en revêtement, de coursier, les sableuses et les résines. L’unité de travail que nous examinons aujourd’hui est le poste du plâtre.

Qu'es que le Plâtrier ?

Situé en début de chaîne de production, “le plâtrier“ fabrique un moulage en plâtre à partir d’une prise d’empreinte réalisée chez le praticien puis lorsque le produit est sec, il le gratte et le meule pour obtenir une finition acceptable. 

L’activité génère des gestes répétitifs des membres supérieurs et des mains, souvent conduits en environnement froid, bruyant, en position debout et sous forte contrainte temporelle. 

Cette dernière, surtout si le personnel est spécialisé et réalise ce type de travaux quotidiennement sur des dizaines de moulages ne permet pas une récupération physiologique des tissus.

Les dommages :

Lorsque la récupération physiologique n’est pas assurée, des troubles musculo-squelettiques (TMS) s’installent avec des douleurs permanentes dans les mains, les membres supérieurs, les épaules ou le dos. 

Ces douleurs peuvent se manifester la nuit et donc empêcher la fonction réparatrice du sommeil, ce qui peut engendrer une fatigue chronique et une usure prématurée de l’organisme.

Les modes d’exposition :

Le travail de finition sur les moulages nécessite un geste à la fois précis et puissant des doigts. La manipulation des moulages et des articulateurs le cas échéant, qui pèsent près d’un kilogramme et qui doivent être maintenus en pression, mobilisent également les muscles et les articulations du bras. Le stockage des moulages est fréquemment réalisé en hauteur au-dessus de plans de travail profonds, ce qui engendre des tensions au niveau des épaules et du dos. 

Au sein des “gros laboratoires“ le personnel est spécialisé et réalise cette activité toute la journée. Ces gestes peuvent être répétés des dizaines ou des centaines de fois par jour, très souvent avec des cadences qui sont incompatibles avec une récupération physiologique des tissus.

Dans les laboratoires dont l’effectif est plus réduit l’activité est plus diversifiée et permet une meilleure récupération car les tâches mobilisent différents groupes musculaires tout au long de la journée de travail.

Prévention

La prévention doit être envisagée selon plusieurs axes.
Tout d’abord l’opérateur : chaque fois que cela est possible il faut éviter qu’une même personne réalise plusieurs dizaines de moulages avec finition, par jour. De même il est préférable de ne pas dépasser une dizaine d’années à cette fonction lorsque la personne est spécialisée. Une réflexion doit être conduite avec le salarié pour préparer très en amont ce changement de poste. 

Une attention particulière doit être accordée aux “plâtrières“ qui statistiquement ont une masse musculaire plus faible que les hommes et des segments osseux plus courts (les mains et la stature sont plus petites). Ces caractéristiques les rendent particulièrement vulnérables lors de la préhension et de la manipulation des articulateurs, lors du grattage, lors de la pression exercée sur le taille-plâtre, lors du détourage ou lors du stockage des moulages sur des étagères hautes ou profondes. L’attention est d’autant plus nécessaire que la personne est spécialisée et exerce cette activité depuis plus de dix ans. 

Ensuite sur le plan matériel : s’assurer que l’accès aux étagères de stockage n’est pas entravé par la hauteur et la profondeur des plans de travail. Le buste ne doit pas être incliné et les bras ne doivent pas dépasser la ligne de hauteur des épaules lors de l’accès aux moulages, surtout s’ils sont montés sur des articulateurs. Ces derniers doivent être choisis les plus légers possibles.

De même, le bac de décantation situé sous l’évier doit être muni de roulettes pour être aisément retiré et vide. Le local doit être aménagé pour que l’opérateur puisse conduire une partie des gestes en position assise, par exemple en installant un siège assis-debout ou un box de grattage. Dans ces cas il faut veiller à ce que l’opérateur puisse loger aisément ses membres inférieurs sous le plan de travail. 

Enfin concernant le plâtre : l’organisation du laboratoire doit permettre de gratter et meuler tous les moulages en plâtre durs avant qu’ils ne sèchent trop et deviennent très difficiles à travailler, en particulier ils ne doivent pas sécher toute la nuit. 

Pour terminer, le plâtre doit être stocké à “hauteur d’homme” et non pas à même le sol ou pire sous un meuble pour éviter une flexion excessive du tronc lors de sa récupération (ce geste est répété des dizaines de fois dans la journée pour réaliser les moulages.)

REMARQUE 1 :

Lors de l’aménagement d’un laboratoire, surtout s’il est gros consommateur de plâtre, il faut veiller à utiliser un local de plain-pied (en évitant les marches) pour favoriser l’utilisation d’aides mécaniques (chariot, trans-palette,…) lors de la livraison.

REMARQUE 2 :

Si le laboratoire est situé en étage, le bâtiment doit posséder un ascenseur disponible pour les livreurs dotés de chariots et sans marches entre la rue et le laboratoire.

REMARQUE 3 :

L’évaluation des risques doit être réalisée sur place par un organisme compétent et en aucun cas par téléphone ou par Internet car chaque laboratoire possède ses spécificités et ses contraintes.

REMARQUE 4 :

Cette évaluation va permettre de hiérarchiser les risques présents dans le laboratoire afin de les traiter de façon pertinente. L’objectif étant d’arriver, éventuellement en plusieurs années, à une évaluation à 4/16 pour un risque côtoyé quotidiennement et pour chaque unité de travail.

Source : Le site de l’UNPPD

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