L’évaluation des risques professionnels est une obligation légale qui vise à initier un travail de prévention dans les entreprises.
Cette évaluation est réalisée à l’aide du DOCUMENT UNIQUE. Ce dernier n’est pas formalisé mais doit revêtir une forme pratique et adaptée à la profession.
Le premier travail à faire est le découpage en UNITE DE TRAVAIL.
Dans les articles précédents nous avons étudié les unités de travail suivantes : les postes de mise en revêtement, de coursier, les sableuses, les résines et le plâtre. L’unité de travail que nous examinons aujourd’hui est le poste du ménage.
Le ménage est très important en prothèse dentaire puisqu’il a comme objet essentiel de retirer la poussière. Or un laboratoire engendre beaucoup de poussière et elle est généralement délétère. On y retrouve du plâtre, des particules métalliques, du revêtement…et le ménage remet en suspension toutes ces poussières avant de les éliminer en partie seulement..
Les dommages
Ces poussières lorsqu’elles sont inhalées par le personnel peuvent induire une irritation des yeux, une inflammation des voies respiratoires, des bronchites chroniques, des fibroses pulmonaires ou des irritations de la peau en cas d’allergie… Le personnel chargé du ménage est soumis aux mêmes dommages que le personnel du laboratoire. Le risque est un peu plus faible car le temps d’exposition est en général moins élevé que celui d’un salarié du laboratoire.
Les modes d’exposition
La principale exposition de l’opérateur chargé du ménage est l’utilisation de l’aspirateur. En effet dans la grande majorité des cas l’aspirateur est un modèle grand public. Or ce type d’aspirateur est inadapté car les filtres ne retiennent pas les particules les plus fines et les plus dangereuses (silice, chrome, nickel…) ; pendant l’aspiration elles ressortent à l’arrière de l’appareil, elles sont mises en suspension au sein du local et l’opérateur les inhale. Ces poussières ne sont pas éliminées et se déposent à nouveau après l’action de nettoyage. Lors de la reprise de l’activité du laboratoire elles sont remises en suspension au moindre courant d’air ou lors du passage du personnel.
Prévention
Un nettoyage avec une serpillière peut être envisagé mais il est moins efficace que l’aspirateur professionnel sur des sols souvent encombrés (fils, tuyauteries, seaux, sacs, tapis…)
Enfin les plans de travail doivent être nettoyés avec une lingette humide qui ne remet pas en suspension les particules fines. Cette lingette doit être jetée ou rincée correctement pour éliminer ces poussières délétères.
Si le personnel chargé du nettoyage n’est pas un salarié du laboratoire, il faut informer le responsable de l’entreprise de nettoyage des risques encourus par son salarié, en particulier sur la présence de particules métalliques, de revêtement (silice cristalline) etc…
Il faut privilégier chaque fois que possible la réalisation du ménage pendant les heures d’ouverture du laboratoire. Cette disposition permet de fidéliser le personnel et favorise une connaissance mutuelle. Le travail est ainsi de meilleure qualité que s’il est effectué le soir ou le week-end. De plus cette mesure évite la position de travailleur isolé, toujours contraignante en raison des mesures à mettre en place (plan de prévention, premier secours…)
Ensuite il faut mettre à la disposition de l’agent chargé du nettoyage un aspirateur de type professionnel, gage d’une bonne étanchéité, doté d’une filtration adaptée, type “filtration absolue” ou “silice” ou “très haute efficacité” et si possible HEPA 13 ou 14.
REMARQUE 1 : S’assurer que le personnel chargé du nettoyage connaît les dangers des produits manipulés.
REMARQUE 2 : Si la surface du laboratoire est importante et les axes de circulation dégagés (laboratoire de province) privilégier l’utilisation d’une auto-laveuse.
REMARQUE 3 : Une bonne solution consiste à utiliser des bouches d’aspiration installées dans chaque local et reliées à l’aspiration centralisée du laboratoire lorsqu’elle existe. Il suffit alors de brancher le serpentin
d’aspiration dans chaque pièce pour aspirer les poussières qui seront traitées par le dispositif central.
REMARQUE 4 : BANNIR l’utilisation d’un balai qui remet une partie des poussières en suspension sans les éliminer.
REMARQUE 5 : L’évaluation doit être réalisée sur place par un organisme compétent et en aucun cas par téléphone ou par Internet car chaque laboratoire possède ses spécificités et ses contraintes.
REMARQUE 6 : Cette évaluation va permettre de hiérarchiser les risques présents dans le laboratoire afin de les traiter de façon pertinente. L’objectif étant d’arriver, éventuellement en plusieurs années, à une évaluation à 4/16 pour un risque côtoyé quotidiennement et pour chaque unité de travail.
Source : site de l’UNPPD